Le solaire thermique est une technologie simple et fiable, elle utilise peu d’électricité, son empreinte fossile est très faible, combiné avec du bois pour niveler les creux de production, il permet de fortement diminuer la dépendance à l’égard des réseaux et distributeurs d’énergie, voire de la supprimer. Construire soi-même une installation solaire thermique induit également un changement de comportement vis à vis de l’énergie. Quant au prix, tenant compte des frais d’entretien liés aux systèmes du marché, il est fort intéressant. Son potentiel est énorme pour réduire la consommation d’énergies fossiles sans recourir inutilement à l’électricité.
Simple et fiable
En utilisant que des composés simples, la technique du solaire thermique peut être facilement mise en oeuvre. Du coup, fiabilité, durabilité et réparabilité ne sont pas de vains mots. L’entretien reste simple. Et si l’installation a été réalisée en autoconstruction via Sebasol, le propriétaire assurera l’entretien lui-même. Tout cela contribue à des frais d’installation et de fonctionnement qui se situent en-dessous de tout autre système de production de chaleur permettant un chauffage central.
Faible consommation d’électricité
Une installation pour la seule eau chaude (ECS) produit avec quelques watts assez d’eau chaude d’une entre-saison à l’autre et y contribue par du préchauffage en mauvaise saison. Cela entraîne une empreinte très faible qui est sans comparaison avec un boiler-PAC et encore moins avec un boiler électrique qui nécessiterait pour cela quelque 3’500 kWh (= 350 litres éq. mazout).
Une installation ECS et chauffage (ECS&ch) produit pour l’ECS et le chauffage une contribution énergétique moyenne de 6500 kWh (= 650 litres éq. mazout). Elle consomme à peine plus d’électricité qu’une installation ECS. L’apport complémentaire d’énergie nécessaire pour disposer d’assez de chaleur en mauvaise saison varie selon les installations et les besoins entre 2000 et 8000 kWh. Lorsque cet apport est fourni par un poêle hydraulique à bûches, l’empreinte reste très basse à cause de la faible empreinte du bois. Lorsqu’une chaudière à gaz ou à mazout fournit cet apport, l’empreinte augmente sensiblement, mais reste clairement en-dessous de l’empreinte générée par un chauffage fossile classique ou par une PAC.
Faible empreinte fossile, mais beaucoup de renouvelable
Par empreinte fossile il faut comprendre la quantité d’énergie fossile (énergie non renouvelable: pétrole, gaz et nucléaire) nécessaire pour produire une unité d’énergie utilisable. Et cela en tenant compte de tout le cycle de vie d’une installation (de sa conception à son démontage-recyclage en passant par sa construction et son exploitation. Le Facteur d’énergie primaire non-renouvelable (FEPnR) chiffre cette part de non-renouvelable sur toute cycle de vie d’une installation de production de chaleur >> Umweltkennwerte und Primarenergiefaktoren von Energiesystemen ; >> Quelques FEPnR
Quelques exemples serviront à comprendre. En Suisse il faut 2.63 kWh d’énergie fossile pour produire 1 kWh disponible à la prise. C’est le mix suisse. Pour une installation de chauffage classique au mazout cette empreinte est de 1.3, en clair: il faut 1.3 kWh d’énergie fossile pour que ma chaudière produise 1 kWh de chaleur. Pour un chauffage complet au bois bûches l’empreinte vaut 0.09: il faut 0.09 kWh d’énergie fossile pour couper le bois, le préparer, le transporter et le brûler dans une chaudière qui fournit alors 1 kWh de chaleur au chauffage.
Dans une installation solaire thermique + bois (50% thermique et 50% bois) il faut 0.17 kWh d’énergie fossile pour disposer d’un kWh de chaleur. C’est une moyenne suisse. Des installations Sebasol avec poêle à bûches et des habitants soucieux d’optimiser leur installation arrivent à une empreinte fossile de 0.08. Cela veut dire que, suivant le type de bâtiment, 1 à 2 stères de bois (2000 à 4000 kWh) suffisent en complément au thermique solaire.
Pour une installation PAC + réseau + PV (avec une PAC air-eau d’un COPa de 2.8 et 33 % d’autoconsommation d’électricité PV), l’empreinte fossile est de 0.67. Pour une PAC fonctionnant entièrement à l’aide du réseau l’empreinte est de 0.95.
Conclusion: Avec une installation thermique + bois on réduit drastiquement la consommation d’énergie fossile. Cela est d’autant plus significatif que la part d’énergie utilisée pour le chauffage et l’eau chaude est énorme. C’est 37 % de la consommation totale d’énergie et 80% de la consommation des ménages. Le solaire thermique a de quoi faire!
Accéder à l’indépendance
La combinaison solaire thermique-bois permet:
- d’accéder à l’indépendance pour les besoins de chaleur domestique: pour ce qui est de la chaleur, plus besoin de dépendre des distributeurs et vendeurs d’énergie pour le chauffage (mazout, gaz, électricité)
- d’acquérir l’indépendance vis à vis des services après vente: celui qui a construit l’installation (si c’est en autoconstruction) est aussi en mesure d’en faire l’entretien lui-même
- de ne plus dépendre de l’énergie électrique pour chauffer l’eau de gros consommateurs comme les laves vaisselle et laves linge
- de stocker sa propre production d’énergie et donc de ne pas dépendre du réseau pour le trop d’énergie PV.
Un ferment de changement personnel
comme aussi du système économico-politique
Le fait de pouvoir accéder à l’indépendance ne conduit certes pas à un changement de fonctionnement du système économico-politique, c’est néanmoins un ferment de changement. Du côté personnel, le fait d’avoir prise sur la production de son énergie amène à en faire le meilleur usage possible.
Un témoignage concernant le niveau personnel: Si un soir il fait un peu moins chaud que d’habitude parce que la chaleur de l’accu thermique est épuisée, on regarde la météo… si celle-ci prévoit du soleil le lendemain, on mettra pour la soirée un pull. Si l’on fait du feu pour ne pas avoir à mettre un pull, on consommera une certaine quantité de bois que le soleil, pour autant qu’il brille le lendemain, aurait pu fournir. Ce genre de changements de comportement permet d’économiser jusqu’à 10% d’énergie.
Au niveau de la société le changement induit est la relocalisation des moyens de production. On ne souscrit plus corps et âme aux systèmes centralisateurs et aliénants avec leur corollaire consistant à susciter la consommation. Enjeux de société
Le coût financier
Quant au prix, tenant compte des frais d’entretien liés aux systèmes du marché, il est fort intéressant.